Il est rare de rencontrer un homme qui symbolise à lui seul tout un pan dhistoire : Polig Monjarret est de ceux-là. Son domaine: la musique toujours et encore...
A 83 ans, le fondateur de Bodadeg Ar Sonerion vient de publier, avec la collaboration éclairée de l'association Dastum, le deuxième tome de son fameux « Toniou Breizh Izel » (« Airs de Basse-Bretagne »).
Le premier, publié il y a quelques années, rassemblait surtout des partitions nées d'un collectage effectué par ses soins à partir des années 40, auprès des sonneurs de tradition. Cette fois, il s'agit d'airs recueillis auprès d'autres instrumentistes, notamment des accordéonistes et des clarinettistes.
Il a fallu sérieusement expurger, ôter ce qui n'était pas vraiment breton, et Polig a reçu dans ce domaine l'aide très efficace de sonneurs talentueux comme André Le Meut : mais ce second ouvrage reste une mine qui rassemble des centaines et des centaines de morceaux, jamais joués pour la plupart depuis un demi-siècle puisque les partitions annotées à la main lors du collectage dormaient dans des tiroirs, chez Polig ou dans sa famille.
Un trésor pour les bagadoù
Autant dire que, pour les sonneurs actuels, le deuxième tome -comme le premier- constitue un véritable trésor où les bagadoù (entre autres) vont puiser avec délectation une partie de leur futur répertoire. Rien qu'en souscription, ce second « Toniou Breizh Izel » s'est vendu à 600 exemplaires. Quant au premier, il n'en reste plus que des versions... en langue anglaise. On n'en finit pas de découvrir la richesse du patrimoine musical breton. Et la pérennité de cette musique traditionnelle devra beaucoup à des pionniers comme Polig Monjarret qui s'y sont intéressés à une époque pas si lointaine où il était de bon ton de la mépriser.
