Langue bretonne. Les mots pour le dire

Langue bretonne. Les mots pour le dire

« Penaos e vez lavaret se e brezhoneg ? » Comment dit-on cela en breton ? Si votre plus proche voisin n'a pas la réponse, pas de problème. Six lexiques de poche très pratiques viennent d'être édités par l'Office de la langue bretonne. Bon marché (un et deux euros), ces bréviaires inédits parlent foot, météo, gastronomie... Toutes ces petites formules du quotidien qui permettent de prendre aisément la couleur locale.

Publié le 13/04/2006
Modifié le 16/05/2018
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Les amateurs de ballon rond vont être servis. Plus guère d'expressions footballistiques qui ne soient désormais traduites en breton. Jusqu'au « retourné acrobatique », la fameuse « bicyclette » a trouvé aujourd'hui son équivalent dans la langue du bout du monde (« tenn-gin »). Si les « grigris » et autres « sombreros », chers à Thierry Rolland et Jean-Michel Larqué, ne figurent pas encore sur la feuille de match, les petits lexiques publiés par l'Office de la langue bretonne n'en sont pas moins parfaitement adaptés aux réalités du terrain.

Vocabulaire contemporain

Civilités, vocabulaire des finances et de la banque, alimentation, temps qu'il fait... Ils recensent efficacement les traductions existantes et mettent à l'honneur les créations jalonnant le monde contemporain. « On s'est intéressé au vocabulaire de la vie quotidienne », résume Erwan Le Coadic, responsable de l'Agence de développement carhaisienne.

L'association s'est penchée sur plusieurs centaines d'expressions et vocables qui émaillent à bon compte les conversations les plus courantes. Le service de terminologie de l'Office en a profité pour assurer, à l'occasion, des traductions inédites. Parmi les incontournables, on trouve le  'bilhedaouer emgefre' (distributeur automatique). Mais aussi le doug-moneiz elmektronek (porte-monnaie électronique), ou encore le yaourt aromatisé (yaourt saouret). Un travail de fourmi qui a d'emblée trouvé son public. 'Essentiellement les écoles bilingues et les organismes de cours du soir (environ 10.000 adultes intéressés). Ce sont eux qui font majoritairement vivre la langue et assurent sa pérennité. Ce sont eux qui, par leurs commandes, directes ou implicites, nous poussent à aller de l'avant », explique le linguiste.

Six numéros par an

Car les locuteurs plus âgés ont un peu arrêté de créer. « Et si on veut que la langue vive, il faut lui trouver un vocabulaire moderne. Lui conserver son sens pratique ». En clair : recenser les mots pour le dire; les mots pour le faire. Et donner ensuite aux locuteurs les outils adéquats pour ne pas les couper du monde. « Une langue qui ne se voit pas est en grand danger », rappelle Erwan Le Coadic. Ce qu'ont compris les partenaires et clients de l'office. Traducteur officiel de la plupart des collectivités bretonnes, l'association étend sa mission de service public au monde de l'entreprise.

Le restaurant McDonald's de Carhaix figure parmi les quelque 400 clients déjà référencés. De nombreux autres industriels sollicitent l'agence, notamment pour la traduction de sites internet.

Fort de cet engouement, l'Office entend renouveler l'expérience à raison de six nouveaux lexiques par an. Les prochains porteront sur les poissons, les habits, les voitures et le vélo.

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