Originaire de Rennes, il y vit et y meurt, par sa chandelle verte, en 1907.

Unique en son genre
Le personnage lui-même n'est pas banal : des yeux de rapace, un corps à la fois trapu et musclé, la réplique vive et volontiers sacrilège, Jarry est une sorte de débauché sublime qui aime la vie grouillante de la ville, et notamment Rennes, cité des grands esprits. Son ?uvre campe pourtant aussi la Bretagne de son enfance -dans l'amour absolu-, faite d'eaux, de mares et de landes, une sorte de marécage où règnent les Vierges mères. Jarry n'aime pas les femmes : « Nous sommes Bretons, nous, et point Normands ! ».
Deux fois mort
Usant la vie par tous les bouts, usé aussi, Jarry frôle la mort une première fois en 1906 : « Le père Ubu a fait sa barbe, s'est fait préparer une chemise mauve, par hasard ! Il disparaîtra dans les couleurs du Mercure et il démarrera, pétri toujours d'une insatiable curiosité. Il a l'intuition que ce sera pour ce soir, à cinq heures... S'il se trompe, il sera ridicule, les revenants sont toujours ridicules ».
Par sa chandelle verte, c'est pourtant ce qui lui arrive puisqu'il ne s'éteint qu'en 1907.