Édition. La photo toujours en Filigranes

Édition. La photo toujours en Filigranes

Depuis le village de Trézélan, en Bégard, où sont basées les éditions Filigranes, Patrick Le Bescont dirige une maison entièrement dédiée à la photo. Trente ans après ses débuts de photographe, il analyse le succès de son entreprise tenue depuis plus de 20 ans à bout de bras, à force de passion

Publié le 22/01/2010
Modifié le 24/05/2018
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Editions Filigranes

Depuis le village de Trézélan, en Bégard, où sont basées les éditions Filigranes, Patrick Le Bescont dirige une maison entièrement dédiée à la photo. Trente ans après ses débuts de photographe, il analyse le succès de son entreprise tenue depuis plus de 20 ans à bout de bras, à force de passion.

«Tous les photographes ont envie de faire un livre chez Filigranes, c'est une référence». Le patron de la maison d'édition, basée à Trézélan, en Bégard, en est conscient. Avant le succès et la reconnaissance, le chemin a pourtant été long. Vingt et un ans après la sortie du premier livre, 380 titres plus tard, Patrick Le Bescont, âgé de 49 ans, seul à la barre, précise: «Je ne suis pas dans la notion de rentabilité». Sous-entendu, «sinon, je change de métier».

380 titres plus tard

En 1988, il publie trois livres associés à son propre travail, sur le Québec, la Corée et la Bretagne, en noir et blanc. Ces premières publications permettront de financer la suivante, et ainsi de suite pendant quelques années. Dès lors, il ne publie plus ses photos mais celles des autres. «Ma place est plus dans la conception technique et artistique». Le jeune homme multiplie alors les rencontres avec le milieu de la photographie et les écrivains. Car «chaque livre est associé à un travail d'écriture». Il n'a que 18 ans lorsqu'il participe à la réunion constitutive de L'Imagerie. Trente ans plus tard, l'année dernière, la galerie lannionnaise consacrait une rétrospective aux Éditions Filigranes. En 2002, c'était les Rencontres d'Arles qui lui consacrait une exposition et un prix de l'aide à l'édition.

Bien avant, certains livres avaient déjà été remarqués. Le «Mister G» de Gilbert Garcin, par exemple, se présente sous la forme d'une bible à la couverture rouge. Le «Diamond Matters», ou route du diamant en Inde du photographe hollandais Kadirvan Lohuizen, commence par des reproductions de mines sur papier mat pour conclure sur du papier très brillant, sous le strass de la jet-set. Une petite pierre orne juste un coin de la couverture noire et carrée de l'ouvrage.

Des ouvrages à prix accessible

Le problème de ces éditions d'art, très spécialisées? La petitesse du marché et la frilosité des libraires. Alors qu'on estime qu'une bande dessinée se vend au minimum à 1.500-2.000 exemplaires, un livre de photo grand public ne sera vendu qu'à 700- 800 exemplaires. «C'est pour ça qu'il est important que chaque livre soit accompagné d'un événement.Je ne fais jamais de réédition, quand il n'y en a plus, il n'y en a plus. Les solderies, ce n'est bon pour personne». Le coût d'impression, selon les ouvrages, oscille entre 2.000 € et 10.000 €, pour un prix de vente variant de 10 à 40€. «Je tiens à ce que cela reste accessible», affirme l'éditeur pour qui «chaque livre est une rencontre avec un travail, un photographe, avant de devenir un objet destiné à circuler».

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