Georges Perros

Georges Perros

Originaire de Douarnenez, Perros écrivait des petites tranches de vie sur des bouts de papier. Une oeuvre immense.

Publié le 13/07/2005
Modifié le 21/10/2020
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Georges Perros

1959. C'en est trop pour Georges Perros. Le collaborateur de la NRF et lecteur pour le TNP quitte Paris pour Douarnenez, la mort de Gérard Philipe dans l'âme. Désormais, l'ombre estompe la lumière de la rampe, l'auteur des « Papiers collés » se fait une place ordinaire.

Au café où il bourre sa pipe, lampe son vin. Au stade où il soutient la Stella Maris en DH. Dans les ruelles qui glissent vers la mer, comme roule le ballon poussé par les enfants. Sur les petites routes enfin qui crèvent le bocage où le mène sa moto....

Entre deux tranches de vie, replié derrière son paravent, les volets clos, il abandonne sur du papier parfois cartonné des centaines de textes courts, des pensées, des livres inachevés, des poèmes et des aphorismes.  'Autant de valises à ouvrir après ma mort', dit-il, si sceptique que jamais il ne croit signer une grande oeuvre. 'On écrit parce que personne n'écoute', aime-t-il à répéter. Il écrit donc pour bavarder,  'à la bonne franquette', un peu de lui, beaucoup des autres, de sa femme Tania, et de ses enfants. Il plaide pour une écriture fragmentaire. Aux livres, il préfère la note brève, la fulgurance à l'épanchement.

Un livre malgré lui

De ses textes résolument épars, le plus réussi reste sans doute 'Les Notes' pour une préface qui ouvre les « Papiers collés » (1960-1978) et font de lui un théoricien de l'écriture.

On y trouve une confession qui signe son genre littéraire : « Moi, si jamais je vais au-delà de cinq pages, sans rupture de rythme, sans distraction tranchant le fil, c'est que je me serai endormi sur le papier. » S'il faut donc lui choisir une famille, c'est bien celle des aphoristes, de Socrate à Kafka. « L'intelligence tue », aimait-il répéter, rajoutant par souci de dérision « Encore un immortel ! ».

Georges Perros le Douarneniste était bien mortel ! Il repose désormais à Tréboul.

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