Balzac a séjourné à Fougères pour y rédiger, notamment, 'La Bretagne'.
1829. Balzac a juste 30 ans lorsqu'il met sous presse son premier roman, première pierre de « La Comédie humaine ». «Le dernier Chouan», sous-titré «La Bretagne » en 1799, est un roman sur l'Etat, la fin et les moyens. On y suit Montauran et ses lieutenants des douves sanglantes de la Vivetière à la redoute du Nid-aux-Crocs. Jusqu'à l'ultime assaut.
Pour ce drame historique, qui évoque l'affrontement entre Bretagne et Normandie des Chasseurs du Roi et des soldats de la République à la veille du 18 Brumaire, Balzac séjourne à Fougères. De la fenêtre de l'actuel presbytère -où Balzac prend logis chez son ami Gilbert de Pommereul-, son oeil embrasse les collines de Mayenne aux talus plantés d'ajoncs et d'ormes. On y entend chanter la chouette.
Balzac en tire l'ambiance et le décor : 'La Bretagne connaît le fait qui sert de base au drame; mais ce qui se passe en quelques mois fut consommé en 24 heures. A part cette poétique infidélité faite à l'Histoire, tous les événements de ce livre, même les moindres, sont entièrement historiques; quant aux descriptions, elles sont d'une vérité minutieuse'. Un colossal observateur...
Car Balzac est avant tout un observateur hors pair. Victor Hugo : « Tous ses livres ne forment qu'un livre, livre vivant, lumineux, profond, où l'on voit aller et venir et marcher et se mouvoir, avec je ne sais quoi d'effaré et de terrible mêlé au réel, toute notre civilisation contemporaine ».
Balzac, c'est tout cela. Des centaines d'histoires, écrites sous forme de romans au style moderne, où se croisent plus de 2.000 personnages inscrits dans une réalité, car le romancier doit également tout savoir du monde, des arts et des sciences. Au fil de scènes de la vie quotidienne, l'écrivain donne des leçons d'histoire, d'amour, de vie et de mort.
Lorsque Balzac disparaît, à 51 ans, Rodin l'a déjà sculpté pour l'éternité que mérite sa 'Comédie humaine'.
