« Papa parti en voyage, c'est la mer qu'est si bonne à tout faire et guérir qui s'occupe de ma santé... »
Juillet 1871. Les rues de la capitale résonnent encore de la répression sanglante de la Commune lorsque le petit Marcel naît à Paris. Chétif, sensible, Marcel est un enfant sociable, extrêmement attaché à sa mère, Jeanne. Il poursuit une scolarité brillante malgré sa santé fragile et ses talents littéraires sont salués par ses professeurs dès le lycée.
Une œuvre magistrale
À 35 ans, quelques mois après la mort de sa mère, il se cloître dans un appartement pour se consacrer exclusivement à son projet titanesque : faire revivre les jours enfuis. Combray, Balbec, Cabourg, Trouville, tous les lieux heureux de son enfance sont revisités et le quotidien d'une famille bourgeoise sans histoire devient la source d'une oeuvre magistrale inégalée. Il travaille pendant treize ans à cet ouvrage, « A la recherche du temps perdu », sur lequel il appose le mot « fin » peu avant de mourir d'une pneumonie... Mer guérisseuse
Proust semble n'avoir jamais aussi bien respiré qu'au bord de la mer. « Papa parti en voyage, c'est la mer qu'est si bonne à tout faire et guérir qui s'occupe de ma santé » écrit-il. À Beg-Meil, il commence la rédaction de son premier roman.
Son souhait de revoir la Bretagne, dix ans plus tard, est contrarié par la dégradation de son état de santé. C'est encore en contemplant la Manche, depuis sa chambre d'hôtel à Cabourg, qu'il rédige une partie de « La Recherche ». « La mer fascinera toujours ceux chez qui le dégoût de la vie et l'attrait du mystère ont devancé les premiers chagrins, comme un pressentiment de l'insuffisance de la réalité à les satisfaire. Ceux-là qui ont besoin de repos avant de n'avoir éprouvé encore aucune fatigue, la mer les consolera, les exaltera vaguement ».
(« Les plaisirs et les jours »).
