Originaire de Quimper, Max Jacob meurt sous le joug allemand.

1888. Fils de tailleur et d'antiquaire, le jeune Max Alexandre adopte le nom de sa mère, Jacob, qui tient boutique à Quimper, sur les quais de l'Odet. Ses camarades de la Tour d'Auvergne, jaloux de ses brillants résultats, voient en lui le « juif » du lycée. Peu importe, la vie est ailleurs et, une fois quittée la petite ville provinciale et bourgeoise qui ne peut pas le comprendre, ses amis auront pour noms Picasso, Apollinaire et Cocteau....
Source d'écriture
Pourtant, tout relie encore Max à Quimper. Sa ville natale constitue un axe majeur de son oeuvre. D'innombrables poèmes, un roman et une pièce de théâtre en décrivent les moindres recoins : la rue du Parc, les ruelles descendant du lycée les passerelles sur l'Odet, le théâtre qui porte aujourd'hui son nom -et qu'il évoque dans « Le terrain Bouchaballe »- ou les allées de Locmaria.
Aussi forts que les lieux, les liens tissés avec une poignée de Finistériens : le sous-préfet de Châteaulin, Jean Moulin; les artistes Pierre de Belay, Lionel Floch, Jean Caveng, Augustin Tuset ou Saint-Pol Roux. C'est donc là, tout naturellement, que Max Jacob écrit plusieurs de ses livres.
Lui qui aime tant l'Odet trouve pourtant refuge auprès d'un autre lit, celui de la Loire, où se projette l'ombre de la basilique de Saint-Benoît-sur-Loire. Il y peint et vend ses gouaches. Catholique depuis 1915, il y vit aussi ses derniers instants de plénitude avant d'être embarqué -juif éternel devant les hommes- par les nazis. La mort sonne pour le poète et peintre comme une délivrance :
'Passé de mon passé toi seul es funéraire, la mort est un printemps qui n'est pas éphémère...'