Xavier Grall

Xavier Grall

Originaire de Landivisiau, Xavier Grall laisse le souvenir d’un homme engagé.

Publié le 12/07/2005
Modifié le 14/10/2020
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Xavier Grall

1981, lundi 13 décembre. A Landivisiau, qui fut son bivouac provisoire mais aussi le berceau de sa famille depuis le XVIIe siècle, le poète Xavier Grall est porté en terre. Pont-Aven pleure l'un des siens. Quelques heures auparavant, dans la petite église de Nizon; ses amis, Glenmor, Claude Huart, Jean Bothorel, Jean Picollec, Jean-Edern Hallier, Youenn Gwernig et bien d'autres encore lui rendent un dernier hommage.

Le recteur de Nizon entonne le cantique de l'île de Sein, qui prie le Seigneur d'accueillir en son port le voyageur qui vient de passer les récifs du raz de Sein. Sa notoriété, Xavier Grall la doit essentiellement à son « Cheval Couché », réponse cinglante au fameux « Cheval d'orgueil » de Pierre Jakez Hélias.

Grall considère qu'Hélias n'a parlé que du Pays bigouden et pas de « la Bretagne ». Il reproche à l'?uvre son « folklorisme fossilisant ». Hélias répond à cette critique en présentant Grall comme un « super-Celte de fest-noz à la sauce du jour » ! Malgré leur opposition, les deux hommes ont à coeur le souci commun de défendre l'identité bretonne.

(Re) naissance d'un Breton

La guerre d'Algérie a terni la haute image, quasi « mystique », que Grall se faisait de son pays. Il redécouvre alors une identité bretonne oubliée. Il prend le parti des autonomistes et participe, en 1970, à la création de La Nation bretonne avec Alain Guel et Glenmor.

Trois ans plus tard, il quitte Paris, où il ?uvrait à La Vie Catholique Illustrée et s'installe à Nizon, sur les hauteurs de Pont-Aven. En 1980, il fait corps avec les habitants de Plogoff contre ceux qui entendent « installer une centrale non loin du site où fut enterrée la ville d'Ys ».

Journaliste, écrivain, poète, « pèlerin de Dieu », Xavier Grall laisse le souvenir d'un homme engagé, d'un Breton qui évoquait ainsi son identité régionale :

 « On ne naît pas Breton, on le devient, à l'écoute du vent, du chant des branches, du chant des hommes et de la mer ».

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