Uiridotomdos, druide en Cap Sizun

Uiridotomdos, druide en Cap Sizun

Les premiers étonnés seront les Capistes. Il y a un druide en Cap Sizun (29) ! Uiridotomdos sait qu'il officie sur une vieille terre catholique, peu encline à l'écouter.

Publié le 25/01/2006
Modifié le 12/11/2018
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Portrait de druide
Portrait de druide

Pierre-Charles (on gardera son nom civil, plus facile à écrire) a marié son fils Stéphane en début d'année sur ses terres de Mahalon. La cérémonie traditionnelle ne s'est pas faite à la bretonne. Le groupe d'invités était plutôt restreint. Il n'y avait ni maire ni curé mais tout de même une sorte de prêtre en habit de cérémonie.

Pierre-Charles est né à Madagascar, avec un héritage breton transmis par sa mère de Moëlan-sur-Mer (29). Ce quinquagénaire jovial passe rapidement sur ses vies qui l'ont conduit notamment à endosser l'habit militaire et à travailler du côté de Toulon (Var). Le druidisme s'est imposé au moment de son retour en Bretagne il y a une douzaine d'années. « J'ai toujours été intéressé par le paranormal », résume-t-il.

Vate formé à la magie

Sur son chemin, il croisera un jour Alain Le Goff. Ce sera son maître. Une longue formation va commencer pendant plus de dix ans. Aujourd'hui Pierre-Charles est aussi maître. « J'ai un peu brûlé les étapes », dit-il en ajoutant qu'il est également guérisseur. Car dans les trois spécialités du druidisme, Uiridomontos n'est ni druide proprement dit, ni barde mais vate, c'est-à-dire formé à la magie, la médecine, l'agronomie. Uiridotomdos signifie d'ailleurs « qui soigne par les plantes ».

L'obédience à laquelle appartient Pierre-Charles, la Kredenn Geltiek Hollvedel, ne peut concevoir aucune liaison avec l'église catholique (1). « Dans notre néo-druidisme se réconcilient le sentiment religieux et le nécessaire rationalisme », dit-il. ' Les druidisants modernes essaient de décrypter les lois de l'univers pour en faire leur religion au sens très large du terme, c'est-à-dire un mode de pensée, de vie, de comportement afin d'être en équilibre, en harmonie, en résonance avec le monde et donc en tout premier lieu avec la nature, dit-il. La morale n'est pas une loi naturelle. Etre en accord avec les lois de la nature n'est pas absolument moral. Nous ne sommes ni une secte ni une religion car nous n'avons aucune certitude. Nous ne croyons pas en une vérité révélée'.

Créer une confédération druidique

Aujourd'hui la démarche publique de Pierre-Charles illustre deux volontés : d'abord sortir de l'ombre cette tradition perpétuée par quelques individus isolés (une trentaine dans son obédience), ensuite oeuvrer au chantier en cours de réunification de multiples petits groupes proches dans leur philosophie. Son but est de créer une confédération druidique qui donnera au druidisme « sa véritable dimension spirituelle dépouillée de toute idée ou idéologie à caractère étroit ou personnel ».

(1) Cette obédience est différente de la plus connue du public qui organise le « gorsedd digor » (public) et représentée en Bretagne par Gwenc'hlan Le Scouëzec. Pour en savoir plus, l'ouvrage très pédagogique de Thierry Jigourel : « Les Druides, modernité d'une tradition millénaire » (Coop Breizh).

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