Belle-Ile-en-Mer est incontestablement l'île des peintres : elle a accueilli Russel, Matisse, Maufra, Gromaire et, bien sûr, le maître de l'impressionnisme, Claude Monet avec cette toile de 1886, « Pluie à Belle-Ile ».
Le terme « impressionnisme » provient de la toile 'Impression soleil levant', peinte par Monet, le maître de mouvement pictural, né au début du dernier tiers du XIX e siècle. 'La mer est d'une beauté incroyable'.
On connaît à Oscar Claude Monet (1840-1926) quelques amours bretonnes. En effet, il tombe sous le charme de Belle-Ile-en-Mer lors de son unique séjour en 1886. 'La mer est d'une beauté incroyable et peuplée de rochers fantastiques... Je suis enthousiasmé par cette terrible contrée et cela parce qu'elle me pousse à sortir de ce que j'ai l'habitude de faire'.
En dix semaines, ce n'est pas moins de 39 toiles qui sortent de ses pinceaux. Accompagné d'un ancien pêcheur appelé Poly, il découvre les pyramides de Port-Coron, le rocher du Lion et l'accumulation de rochers de Port-Goulphar et de Port-Domois. La côte déchiquetée, les hautes falaises sombres et les tempêtes traduisent sa quête de nouveaux paysages naturels, sans activité humaine, auxquels il souhaite confronter la technique impressionniste.
Une pochade devenue un chef d'oeuvre
'Pluie à Belle-Ile' est bien isolée dans cette série. Son format carré la différencie des choix traditionnels. On y retrouve les tonalités douces et claires des paysages d'Ile-de-France. Mais c'est surtout parce qu'il a choisi comme point de vue un abri que cette huile sur toile constitue l'un des rares regards vers l'intérieur. Pourquoi ce choix ? Certains avancent sa lassitude face à l'incessante tempête en ces mois d'hiver 1886. Dans une lettre, il écrit à ce propos : 'Pour me désennuyer, j'ai peint un effet de pluie, une pochade'. Traduisez : une peinture exécutée rapidement, en quelques coups de pinceau.
Peinte d'un seul jet, laissée non signée, 'Pluie à Belle-Ile ', bien que pochade, n'en est pas moins le chef-d'oeuvre du musée de Morlaix.
