Il y a chou-fleur et chou-fleur

Il y a chou-fleur et chou-fleur

Le consommateur réclame de la qualité et de la sécurité pour ses aliments mais, en fin de compte, il s’attache surtout au prix. Les producteurs de légumes frais bretons veulent leur ouvrir les yeux...

Publié le 05/07/2005
Modifié le 12/09/2018
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chou-fleur

Quelle différence entre un chou-fleur italien des Pouilles et un chou-fleur de Paimpol ?

Aucune, au premier coup d'œil. Si ce n'est qu'ils ne répondent pas au même cahier des charges tant en matière d'environnement qu'en terme de traçabilité. Aujourd'hui, en Bretagne, le Comité économique régional fruits et légumes (Cerafel) de Bretagne poursuit une démarche  Assises Environnement et Qualité. Témoignages d'agriculteurs et travaux pratiques dans les champs et les serres à l'appui.

La passerelle de la distribution

La filière légumière (et elle n'est pas la seule) s'arrache les cheveux pour faire comprendre que la profession, ses producteurs et ses coopératives, ne ménage pas ses efforts pour répondre aux attentes sociétales en matière de qualité et d'environnement. Cette reconnaissance, qu'elle recherche avec insistance, elle ne la perçoit pas à sa juste valeur dans les rayons des grandes surfaces, qui devraient être une  'passerelle active' en direction des consommateurs, selon Jean-François Proust, responsable de la démarche qualité-environnement au Cerafel.

Première région légumière française, la Bretagne produit 850.000 tonnes de légumes frais de Saint-Pol-de-Léon à Saint-Malo, en passant par Paimpol. La moitié est vendue à l'étranger, essentiellement dans les pays de l'Union Européenne. « Nous avons sans doute commis l'erreur de ne pas faire connaître la politique de Prince de Bretagne dans ces domaines alors que notre marque commerciale est connue dans la France entière et sur le territoire européen », commente Alexis Gourvennec, le président du Cerafel.

Des efforts qui ont un coût

La démarche de l'organisation économique régionale, aboutissant à la charte Qualiprince, peut se résumer en quelques points-clés : des cahiers des charges pour chaque légume, avec des règles précises de production et de conditionnement, le respect de bonnes pratiques agricoles, la sélection des variétés, la fertilisation raisonnée, la protection biologique intégrée...

« L'un des principaux objectifs est de réduire l'utilisation des produits de traitement phytosanitaires et des engrais minéraux», précise Jean-Guy Guéguen, le président de la section technique du Cerafel. A terme, l'objectif est d'arriver à la certification de la démarche. François Lafitte, le président d'Interfel, l'interprofession légumière nationale, affirme que « les producteurs bretons sont exemplaires ».

Jean-Louis Lemoulec, parlant au nom de l'Union des expéditeurs, demande à la distribution de « reconnaître les efforts des producteurs en valorisant leurs produits car la qualité a un coût ».

Ce serait, pour les enseignes, une façon de cultiver la différence.

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