Située au nord-est de l'Aberwrach, dans l'archipel de Lilia, proche de Plouguerneau, l'île Vierge, qui s'étend sur près de sept hectares, est un lieu magique.
Cette partie de terre du bout du monde, qui fut habitée au XVe siècle par des moines cordeliers, fondateurs à l'époque d'un monastère, peut en effet se prévaloir d'accueillir le phare en pierre le plus haut d'Europe.
La construction du phare, nécessitée par une situation géographique stratégique en matière de navigation, ne dura pas moins de cinq ans. Elle s'étala de 1897 à 1902, ce qui explique le déroulement d'imposantes festivités destinées à marquer le centenaire de sa mise en service.
Pendant la dernière guerre mondiale, le phare fut, bien entendu, occupé, et l'officier allemand chargé de son contrôle se plaisait volontiers à signaler dans sa correspondance la saveur des petits lapins noirs qu'il dégustait sous forme de civet.
Une anecdote rapportée dans le livre « Pays des Abers, Côte des Légendes », publié aux éditions du Télégramme.
82 mètres de hauteur
Aujourd'hui, ce superbe édifice en granit, revêtu à l'intérieur de 12.500 plaques d'opaline, continue à dominer, du sommet de ses 82 mètres, le littoral déchiqueté du secteur de l'entrée de la Manche. Ses lumières portent à 27 milles.
Mais on peut dire qu'il rayonne bien au-delà, puisque de nombreuses entreprises, fières d'être implantées sur la commune de Plouguerneau, insèrent sur leur carte de visite une illustration du phare de l'île Vierge.
365 marches à gravir
Pour jouir des beautés du panorama, il faut gravir la bagatelle de 365 marches. Une épreuve qui donnait lieu, voici quelques années, à une course pendant l'été, à laquelle pouvaient s'inscrire des touristes particulièrement bien en jambes. Naturellement, on peut encore visiter le bâtiment.
Mais le temps n'est plus où « Fine la passeuse » assurait sur sa barcasse et dans des conditions folkloriques le trajet avec le continent, distant d'un kilomètre et demi.
