Rochefort-en-Terre, place forte et cité féodale

Rochefort-en-Terre, place forte et cité féodale

Depuis le XIIe siècle, la petite ville de Rochefort-en-Terre a partagé l'histoire de son château et de ses maîtres, vivant avec eux, en première ligne, les vicissitudes du Moyen Age et de la Renaissance bretons.

Publié le 04/09/2018
Modifié le 29/10/2020
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Rochefort-en-Terre

A la mesure de l'importance de la seigneurerie, la bourgade s'est développéee très tôt, avec tout son monde d'administrateurs et de gens de justice des riches demeures du haut bourg, ses commerçants et les artisans des venelles à flanc de coteau.Ce développement et cette prospérité, qui devaient tout à la puissance seigneuriale, n'ont pas survécu à l'Ancien Régime. Rochefort a alors traversé une longue période de déclin, que l'exploitation des ardoisières n'a pas suffi à enrayer.

Sa richesse est aujourd'hui touristique. Une richesse née de cette inadaptation de la vieille cité, mal à l'aise dans ces temps modernes. Faute d'avoir eu suffisamment de ressources pour se moderniser et évoluer au cours des deux derniers siècles, la ville est restée figée dans le temps de sa splendeur, avec ses anciennes maisons intactes.

Avec à peine plus de 600 habitants, Rochefort-en-Terre est loin de mériter le titre de ville, au sens où l'entend l'INSEE. Pourtant, la petite cité se donne de réelles allures urbaines, avec ses riches maisons de pierre agglutinées les unes aux autres, et ses ruelles étroites enserrées entre les hautes façades à colombages. Il est vrai que la totalité de la population communale se concentre ici : Rochefort, c'est un centre-ville sans banlieue ni campagne. Avec sa superficie de 122 hectares (soit un cercle de 620 mètres), elle est l'une des plus petites communes de France.

L'étang du Moulin-Neuf

En bordure de la route de Limerzel, l'étang du Moulin Neuf (14 hectares) a été mis en valeur et offre au promeneur un cadre agréable pour la balade et le pique-nique. On peut s'y baigner ou y pratiquer la planche à voile. Des courts de tennis et un gîte d'étape ont été aménagés ainsi qu'un parcours de bi-cross. Enfin, on peut déjeuner à l'Auberge du Vieux Logis.

Au pied du versant sud de la butte, là ou la ville s'arrête, le Candré (ou ruisseau de l'Etang Neuf) alimente d'anciens lavoirs couverts. L'ardoise, omniprésente, en couvre les toits et sépare les places des lavandières.

Le parc zoologique de Branféré

A une vingtaine de kilomètres au sud de Rochefort, au Guerno, le parc animalier de Branféré héberge 2.000 animaux de 120 espèces en liberté, sur 60 hectares plantés de 350 variétés d'arbres. Légué en 1988 à la Fondation de France par ses fondateurs, Paul et Hélène Jourde, tous deux passionnés de nature, de voyages et d'animaux, le parc avait été planté d'espèces botaniques rares dès le XVIIIe siècle.

Ibis sacrés, flamants roses, cigognes, émeus, marabouts, paons et oies partagent cet immense et merveilleux jardin avec les singes siamangs, gibbons, tapirs, wallabys, cerfs et autres lémurs. Leur acclimatation est le résultat d'un demi-siècle de travail, d'études (Konrad Lorenz et François de La Grange étaient des familiers du lieu) et d'énormes investissements auxquels la fortune des Jourde suffira à peine.

Il ne faut pas visiter ce parc comme on visite un zoo. Ici, pas de lions emprisonnés derrière leurs barreaux, pas d'éléphants aux pattes enchaînées. Ici, les singes ne sont pas dressés à faire des grimaces pour mériter des cacahuètes. Ici, l'approche se mérite, au fil d'une promenade extraordinaire, où le visiteur est I'hôte des animaux. Parc animalier de Branféré, 56190 Le Guerno. Renseignements : tél. 02.97.42.94.66.

Notre Dame de La Tronchaye

Au début du XIIe siècle, alors que s'installait au sommet de la butte la puissante famille des Rochefort, une bergère a découvert, cachée dans le creux d'un tronc, une ancienne statue de la vierge. Selon la tradition populaire, cette statue aurait été dissimulée là 200 ans plus tôt par un prêtre craignant les pillages normands. Toujours est-il que la haie de troncs où s'est effectuée la découverte est devenue un lieu de culte et de pèlerinage. Une église romane y a été bâtie au XIIe. Il en reste la massive tour que l'on peut voir aujourd.hui. Le reste du bâtiment, de style gothique, date du XVIe.

L'église est intéressante à visiter. On peut y voir de nombreuses statues et des vitraux (dont celui de la découverte de la tronchaye réalisé en 1927) de toute beauté; un jubé sobre et élégant, un étonnant autel à baldaquin et un superbe rétable datant de 1610, installé derrière le choeur. De petits panneaux explicatifs guident le visiteur.

La forteresse des Rochefort

Symbole de la puissance et de la richesse de la seigneurie de Rochefort, le château -dont les tours jadis dominaient les vallées alentour- dresse encore ses épaisses murailles d'enceinte au sommet de l'éperon rocheux. Ici se sont succédé, depuis le début du XIIe siècle, des féodaux parmi les plus influents de Bretagne. Par le jeu des alliances, les Rochefort puis les Rieux-Rochefort ont considérablement étendu leur domaine. Ainsi Jean IV cumulait-il, à la fin du XVe siècle, les titres de Comte de Rieux et de Rochefort, vicomte de Donges, baron d'Ancenis, seigneur de Malestroit et de Largoët. La victoire du roi de France sur les troupes bretonnes, en 1488, a conduit à la destruction de nombreuses forteresses, parmi lesquelles le château de Rochefort. Reconstruit, il devient propriété de «Guyonne la Folle», la plus grande fortune de France, ainsi surnommée pour la liberté de ses opinions et de sa conduite, qui adhère à la Réforme.

Le château devait être détruit à nouveau en 1594, victime des guerres de religion. Une troisième et dernière fois, la forteresse a été détruite en 1793, après avoir été reprise par les troupes républicaines aux paysans révoltés qui l'occupaient, hostiles à la conscription. De la destruction ne subsiste que ce que l'on peut voir aujourd'hui : une partie des murailles et tours d'enceinte, la chapelle, les vestiges de la porte fortifiée et le logis. Abandonné à la ruine, il est racheté par un médecin, puis, en 1908, par l'un des peintres qu'attirait le charme de la cité médiévale, l' Américain Alfred Klots. Au décès de son fils, en 1976, le département du Morbihan a racheté le château à Mme Klots et l'a ouvert à la visite.

Visite du château tous les jours en été. Renseignements au 02.97.43.31.56.

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