L'Ankou : la légende bretonne aux origines celtes

L'Ankou : la légende bretonne aux origines celtes

Les anciens Celtes ne craignent pas la mort puisque, pour eux, elle représente le commencement d'une vie meilleure. Les Bretons christianisés conçoivent la mort de la même façon, comme une chose simple, naturelle. Mais de l'Ankou, ils ont peur...

Publié le 23/01/2006
Modifié le 03/04/2024
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L'Ankou : personnification de la mort en Bretagne
Le Télégramme Tourisme

Les  nombreux ossuaires, édifices, où s'entassent les ossements des défunts, témoignent de la familiarité des Bretons par rapport à la mort : les paroissiens méditent naturellement devant les crânes. Par ailleurs, les âmes trépassées « an Anaon » ne sont jamais loin.

L'Ankou sous la forme d'un squelette

Autrefois, lors des moments importants tels Noël ou surtout la Toussaint, il était courant de laisser à leur intention dans la maison, un bon feu, quelques crêpes. Cependant, la crainte des Bretons apparaît à l'évocation de l'Ankou, en breton « Anken », signifie chagrin, « Ankoun » oubli.

Maître de l'au-delà, l'Ankou est omnipotent. Il est dépeint comme un squelette, parfois drapé d'un linceul, tenant une faux emmanchée à l'envers. Des représentations anciennes le montrent armé d'une flèche ou d'une lance.

La mort personnifiée en Bretagne

L'Ankou circule la nuit, debout sur un chariot dont les essieux grincent. Ce funèbre convoi est le « karrig an Ankou », char de l'Ankou (ou « Karriguel an Ankou » littéralement brouette de l'Ankou), remplacé par le « Bag nez », bateau de nuit dans les régions du littoral. Entendre grincer les roues du « Karrig an Ankou » ou croiser en chemin le sinistre attelage sont des signes annonciateurs de la mort d'un proche.

L'odeur de bougie, le chant du coq la nuit, les bruits de clochettes sont également interprétés comme des signes annonciateurs de mort. L'implacable Ankou nous met en garde contre l'oubli de notre fin dernière. Ces sentences sont gravées sur les murs d'ossuaires ou églises : « Je vous tue tous » (Brasparts et La Roche-Maurice), « Souviens-toi, homme, que tu es poussière » (La Roche-Maurice) ou encore, inscrit en breton, « La mort, le jugement, l'enfer froid : quand l'homme y pense, il doit trembler » (La Martyre).

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