Belle-Ile-en-Mer. Refuge de Sarah Bernhardt

Belle-Ile-en-Mer. Refuge de Sarah Bernhardt

Quand elle découvre l'endroit, en 1894, Sarah Bernhardt y achète un ancien petit fort militaire. Quelques années plus tard, elle est à la tête d'un domaine de 46 ha. Son paradis. Elle y passera tous ses étés pendant 30 ans.

Publié le 09/08/2013
Modifié le 06/10/2020
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Belle-Ile-en-Mer. Refuge de Sarah Bernhardt
Belle-Ile-en-Mer. Refuge de Sarah Bernhardt
Belle-Ile-en-Mer. Refuge de Sarah Bernhardt
© (DR)
  • Le fort Sarah Berhardt

Nous sommes en 1894. Sarah Bernhardt, la grande tragédienne de 50 ans surnommé la "Divine" qui a 50 ans, est au sommet de sa gloire. Elle découvre Belle-Ile-en-Mer en compagnie de son ami, le peintre Georges Clairin. C'est le coup de foudre. Se promenant sur la pointe des Poulains [ce nom vient du breton beg-ar-bolenn (pointe des roches isolées)], elle voit un fortin à vendre. L'affaire sera conclue dans les heures qui suivront. Plus tard elle écrira : « Belle-Ile est une perle précieuse, une émeraude délicate, un diamant rare irisé par les reflets bleus du ciel et de la mer mêlées. J'aime infiniment cette île ».

En 1896, elle y passe son premier été. À son arrivée, les lieux sont plutôt austères ! Alors elle fait construire à côté deux villas plus confortables : Lysiane (nom de sa petite-fille) et la Villa des Cinq parties du monde en souvenir des tournées internationales qui l'ont menée du continent américain aux îles du Pacifique telles qu'Hawaï ou les îles Sandwich. Elle passa là trente étés. Toujours entourée d’amis, artistes et personnalités dont l’allure amusait les Bellilois. C’était un véritable cortège de people qui affrontait les longues heures de trajets pour accéder au fort.

C'est la mort dans l'âme qu'en 1922, malade et amputée d'une jambe, que Sarah vend sa propriété à la suite de son dernière représentation. La comédienne décédera l'année suivante. Son corps ne sera pas inhumé face à la mer, comme elle l'avait tant désiré. Mais au cimetière du Père Lachaise, à Paris.

Pendant de longues années, le fort et les dépendances ont été laissés à l'abandon par les propriétaires successifs. Depuis 2000, le domaine a été acquis par le Conservatoire du littoral qui y a engagé des travaux de restauration. L'accueil des visiteurs est géré par le conservatoire du littoral. Un Espace nature permet la découverte de ce site remarquable.

  • Espace muséographique Sarah Bernhardt

Depuis 2006, la communauté de communes gère un espace muséographique consacré à la vie insulaire de la grande tragédienne sur le fort. « Les meubles et les objets qui sont exposés n'appartenaient pas à Sarah Bernhardt, explique Isabelle Boullard responsable du site. Un muséographe s'est chargé, à partir de photos d'époque, de reconstituer l'intérieur. Seuls les vêtements exposés, donnés par la famille, ont réellement appartenu à la comédienne ». On découvre sa résidence d’été meublée et décorée comme en 1904, au cours d’une visite audio-guidée. On peut ensuite aller jusqu’au phare et visiter l’expo sur les espaces naturels (visite libre). Superbe vue sur la baie de Quiberon.

  • Rejoindre Belle-Ile : une expédition !

À cette époque, débarquer à Belle-Ile est une véritable expédition. Il faut, au bas mot, douze heures de train entre Paris et Auray. Puis, direction Quiberon où l'on embarque à bord de chaloupes qui mettent parfois plusieurs heures à atteindre la côte belliloise. Cette distance n'effraie aucunement Sarah Bernhardt qui étendra son emprise sur la pointe des Poulains, achetant la ferme de Penhoët. Puis le manoir du même nom, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle fera ériger un haut mur autour de sa propriété pour écarter les badauds. Et, pour ne jamais être à court de vivres, elle fera construire une basse-cour. Mais aussi des courts de tennis et un jardin irrigué.

  • Les activités de Sarah

À Belle-Ile, les journées de la tragédienne sont particulièrement bien remplies. « Je me repose en me fatiguant », expliquait-elle à ses amis. Chasse, pêche à la crevette en robe blanche, longues promenades. Le rythme est soutenu. « La dame blanche » ou « la dame de Penhoët », comme l'appelaient les habitants, est très sensible à la vie des îliens.

L'hiver 1911 est marqué par une succession de très violentes tempêtes qui empêchent les pêcheurs de prendre la mer. Certaines familles sont dans le désarroi. Pour leur venir en aide, Sarah Bernhart organisera, à Paris, avec des amis artistes, une matinée de gala. Les bénéfices de ce spectacle seront intégralement reversés aux insulaires et serviront aussi à financer la construction d'une boulangerie coopérative. Le résultat, d'une grande fidélité, est étonnant. Et les quelque 25.000 visiteurs qui y viennent chaque année ont le sentiment que la dame de Penhoët vient tout juste de quitter les lieux. Ayant oublié son livre préféré sur son chevet.

Office du tourisme de Belle-Île-en-Mer

Quai Bonnelle, CS 61 102,  56360 LE PALAIS
Contact : 02 97 31 81 93 ou info@belle-ile.com 
Site : belle-ile.com

Espace muséographique Sarah Bernhardt

Pointe des Poulains 56360 Sauzon
Contact : 02 97 31 61 29
Site : espace-museographique-sarah-bernhardt

 

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