Le château de Brest, cœur historique

Le château de Brest, cœur historique

Le château de Brest est l’élément patrimonial le plus ancien de la ville. De l’Antiquité à nos jours, ce site sensible, hôte du musée de la Marine, n’a jamais perdu sa fonction militaire et stratégique.

Publié le 26/02/2020
Modifié le 17/03/2020
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vu du château de Brest avec le port en arrière
© Simon Cohen

Du bas de la rue de Siam ou du cours Dajot, les courtines et les tours du château de Brest forment un ensemble rasant et parfois peu visible. Depuis Recouvrance, par contre, sa stature massive et ses hauts murs sont immanquables… Mais il reste intouchable, car sur l’autre rive. Les Brestois eux-mêmes ne le voient pas. Ou ne le voient plus. Pour eux, c’est d’abord la préfecture maritime, la «prémar», un lieu interdit. « Beaucoup de visiteurs viennent pour les journées européennes du patrimoine et imaginent qu’il est impossible d’y accéder le reste du temps ! », confirme Jean-Yves Besselièvre, l’administrateur du musée de la Marine à Brest. Mais depuis l’édification de la digue Lapérouse, en contrebas, et plus encore depuis la construction, il y a trois ans, du téléphérique, qui offre un point de vue complètement inédit sur le château, les visiteurs sont plus nombreux à passer les portes de la forteresse…

Au pied des tours Paradis, la petite porte, très surveillée, par laquelle on accès à la préfecture maritime © Simon Cohen
Au pied des tours Paradis, la petite porte, très surveillée, par laquelle on accès à la préfecture maritime © Simon Cohen

 

Elle abrite en particulier, depuis 1958, les collections du musée national de la Marine. Dans l’écrin fantastique du château médiéval est expliquée l’histoire de la cité du Ponant et celle de la Marine. Des maquettes et des objets, parfois uniques, permettent de lever le voile sur l’histoire des bateaux et de leurs marins, comme Lapérouse, parti du port de Brest et disparu à Vanikoro, en 1788.
Le musée, à l’image de l’exposition temporaire actuelle, consacrée au trophée Jules-Verne, sait aussi mettre en valeur le monde de la mer au XXIe
siècle. Le passé pour comprendre le présent…

«Le château est à la fois l’élément patrimonial préservé le plus ancien de Brest, et le berceau historique de la ville», explique Jean-Yves Besselièvre.

D'ailleurs, c’est à quelques mètres seulement de l’entrée que l’on trouve les vestiges visibles les plus anciens de la cité ! Au pied de la courtine séparant les imposantes tours Paradis de la tour Madeleine subsistent des parties du mur romain d’origine, daté du IIIesiècle, ainsi que l’empreinte d’une tour. Pendant cette période de l’antiquité, il y en aurait eu une dizaine qui scandaient les murs côté campagne. Le castellum appartenait à tout un réseau de fortifications, édifiées sur le littoral pour faire face aux invasions venues de l’est ou du nord, alors que l’empire de Rome se délitait.

Imposant et magnifique, l'arrière des tours Paradis qui abritent une partie du musée national de la Marine
Imposant et magnifique, l'arrière des tours Paradis qui abritent une partie du musée national de la Marine © Simon Cohen
  • Brest, une ville close

Et après? Plus rien. Pendant mille ans, aucune information sur le château.

« À la fin du XIIIesiècle, le duc de Bretagne achète le château au vicomte de Léon », continue Jean-Yves Besselièvre, « mais nul ne peut dire aujourd'hui ce qu’achète précisément le duc et à quoi ressemble le château. Est-ce un castellum ruiné ou déjà modifié en château médiéval ? Ce que l’on sait, par contre, c’est qu’à l’époque il y a une ville close à l’intérieur, comme à Saint-Malo ou Concarneau. » Dans la seconde moitié du XVesiècle, la présence d'environ deux cent soixante foyers serait attestée, pour un peu plus d’un millier d’habitants. La première église de Brest était là. Des restes de sépultures anciennes ont déjà été mis au jour fortuitement, lors de travaux. C’est l’époque où le château se transforme sous l’impulsion des ducs de Bretagne. La tour Madeleine, les tours Paradis et le donjon sont construits au XVesiècle. Côté mer, la tour de Brest et la tour Française sont édifiées. À partir du XVIesiècle, le château devient une caserne. La population civile est poussée à l’extérieur, après l’union de la France et de la Bretagne. Avec Vauban, le donjon est bastionné, ainsi que les extérieurs. Les dernières modifications majeures remontent au dernier conflit. Les forces allemandes vont creuser quatre immenses tunnels d’une surface de dix-sept mille mètres carrés ! Deux d’entre eux sont toujours utilisés aujourd’hui.

Les sous-sols sont percés de galeries et de salle. On a même cru au XIXe siècle qu'il y avait les oubliettes.
Les sous-sols sont percés de galeries et de salle. On a même cru au XIXe siècle qu'il y avait les oubliettes. © Simon Cohen

 

« Ce qui caractérise le château de Brest, et c’est vraiment exceptionnel, c’est qu’il n’a jamais perdu sa vocation militaire », souligne Jean-Yves Besselièvre. « Une anecdote : au IIIesiècle, à la tête des légionnaires présents dans le castellum vous aviez un préfet militaire, et aujourd’hui vous avez un préfet maritime à la tête du château ! » En effet, le château de Brest abrite la préfecture maritime de l’Atlantique. Mais pour y aller, il faut impérativement montrer patte blanche à la guérite. Une fois passée la herse, qui fonctionne toujours, un autre monde s’ouvre à nous. Si on ne travaille pas en ces lieux, preuve badgée à l’appui, et même après avoir passé le contrôle d’identité, il est impossible de faire un pas sans être accompagné par un militaire. Sur l’esplanade, face à la muraille médiévale et dos à la rade, le bâtiment, construit dans les années cinquante, et sa cour d’honneur en imposent. À l’intérieur, le hall et l’escalier rappellent l’histoire de la Marine nationale à Brest. Dans la grande salle d’entrée, un tableau de la base navale exécuté par le peintre Pierre Péron, une maquette de la Sauterelle, goélette de six canons construite et lancée à Brest en 1846, ou encore un buste de Richelieu accueillent et accompagnent le visiteur. L’escalier permet d’accéder à la salle des directeurs, où sont accrochés les portraits de tous les préfets maritimes depuis que la fonction existe, c’est-à-dire le début du XIXesiècle. Ces marches mènent aussi au bureau de l’amiral.

Le château de Brest

  • Adresse

Boulevard de la Marine
29200 Brest

  • Ouverture et horaires

Ouvert toute l'année
Basse saison (octobre à mars) : 13h30-18h30 sauf le mardi, hors vacances scolaire zone B
Haute saison (avril à septembre) : 10-18h30
Fermetures exceptionnelles : 1er janvier, mi-janvier, 1er mai et 25 décembre

  • Tarifs

Plein tarif : 7€
Tarif réduit : 5,50€
Visite guidée : 3€

Réservation groupes et activités
02 98 37 75 51
resagroupes.brest@musee-marine.fr

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