La Roche-Bernard, ville de passage

Soumis par Bretagne.com le mer, 05/26/2010 - 15:36

Vers l’an mil, un seigneur établit son château sur le promontoire rocheux qui domine la Vilaine. La Roche-Bernard est créée. Sa situation stratégique sur La Vilaine voit son activité portuaire se développer dès le moyen-âge, grâce entre autre au commerce des grains, du vin, du sel... pour connaitre son apogée à la fin du 19ème siècle. La Roche-Bernard possède déjà au Moyen Age des foires et des marchés actifs et, comme lieu de passage du fleuve sur les routes venant de Nantes et de Vannes ou de Redon, développe l’accueil et la protection des voyageurs.

Au début du XVIIe siècle, sous le gouvernement de Richelieu La Roche-Bernard est parvenue au sommet de sa gloire comme chantier naval du plus beau des vaisseaux du Roi, 'La Couronne'.

42 hectares 84 ares. La surface restreinte du territoire communal est à l'origine de la forte densité des constructions, notamment dans les vieux quartiers. Nombreuses sont les maisons à caractère -hôtel des XVIe et XVIIe siècles, « le château » qui abrite le Musée de la Vilaine Maritime qui nous rappellent les riches heures de La Roche-Bernard, où le commerce fluvial et maritime était particulièrement prospère.

Corniches, pignons, ouvertures, emmarchements... autant de détails intéressants dans cette grande variété architecturale qui est l'objet de toutes les attentions, car sa mise en valeur est pour La Roche-Bernard un atout touristique important.

Le barrage d'Arzal, à huit kilomètres en aval, a permis la création d'un magnifique plan d'eau et l'exploitation d'un centre de plaisance, avec ses deux ports qui sont devenus le point de rencontre maritime et fluviale des canaux bretons (port bleu d'Europe).

Une histoire qui remonte à l'an mil

Vers l’an mil, un seigneur bâtit son château sur ce promontoire rocheux surplombant la Coulée Laurent et l’étier du port. Ses successeurs fondent un bourg, et sollicitent l'abbaye bénédictine de Redon pour établir une église en 1063 puis un bourg monastique une trentaine d’années plus tard. Plus tard, les seigneurs de La Roche-Bernard devinrent barons et furent à la tête d’un vaste territoire qui s’étend sur une quinzaine de communes actuelles.

La Guerre de Succession

La Guerre de Succession de Bretagne, commencée en 1341, fut néfaste à La Roche-Bernard, le baron ayant pris parti pour Charles de Blois qui dût renoncer au titre de duc. Selon quelques historiens locaux, le château de La Roche-Bernard aurait été rasé par les vainqueurs, le baron se serait ensuite établi, dans sa résidence de La Bretesche, en Missillac.

La religion catholique ne connaissait nulle rivale dans la baronnie, du moins jusque vers 1558. A ce moment, le nouveau baron, François d'Andelot-Coligny, jeune frère de l'amiral, est calviniste. Il convertit, sur son territoire, une partie des nobles, les fonctionnaires, les bourgeois aisés.

Une place-forte calviniste

La Roche-Bernard devient l'une des quatre grandes places calvinistes de Bretagne, avec Nantes, Rennes et Morlaix. Le pasteur Jean Louveau, le pasteur Le Noir sont les grandes figures du protestantisme à La Roche-Bernard. Un des premiers mariages protestants du diocèse de Nantes a été célébré dans la chapelle Notre-Dame.

Dans la succession des barons, le très catholique Armand du Cambout fit interdire en 1663 le culte calviniste dans sa baronnie.

Sous Richelieu, La Roche-Bernard abrite un important chantier naval. De 1629 à 1634, on y construit le premier grand navire de ligne à trois ponts 'La Couronne'. Longueur : 52 mètres; canons : 68; équipage : 643 hommes, dont six chirugiens. En 1666, sous Louis XIV, La Roche-Bernard est élevée au rang de communauté de ville.

La Révolution connut son point culminant à La Roche-Bernard les 15 et 16 mars 1793. 6.000 chouans venant de Savenay et de Pontchâteau envahissent La Roche-Bernard, peu défendue. Joseph Sauveur, chef du district de La Roche-Bernard, est frappé dans sa ville et tué à Saint-James, en Nivillac. (Le 29 mars, les bleus venant de Rennes reprennent La Roche-Bernard). Par décret du 10 juin 1793, l'Assemblée Nationale vote le changement de nom de La Roche-Bernard qui devient La Roche-Sauveur. Le 1er janvier 1802, la ville retrouve son nom.

Les combats continueront sporadiquement, puis se rallumeront pendant les Cent Jours jusqu'au moment où fut connue la défaite de Waterloo. En septembre 1815, la cavalerie prussienne occupe La Roche-Bernard pendant une semaine.

Contenus sponsorisés