De l'archipel des Sept-Iles, c'est la seule ouverte au public. L'Ile aux Moines, « Jantilez » de son nom breton, s'étend sur un peu plus de neuf hectares.
La plupart des croisières proposées au départ de Perros-Guirec, Ploumanac'h, Trébeurden, Trégastel et Port-Blanc pour visiter la réserve ornithologique prévoient une escale de 40 minutes.
70.000 à 80.000 passagers débarquent ainsi chaque année sur l'île aux Moines. S'ils n'ont guère le temps d'en détailler les 136 espèces végétales, ils apprécient, sur un kilomètre linéaire de côte, le dépaysement de la balade.
Oiseaux et phoques
Bien qu'encore habité (fait rarissime) par les gardiens du phare, bâti en 1834, ce bout de terre ne connaît pas d'autre bruit que celui du vent qui fait tourner l'éolienne, pas d'autre chant que le dialogue incessant des colonies d'oiseaux marins (fous de bassan, puffindes Anglais, macareux moine...); pas d'autre mouvement que le saut d'un lapin surgi de nulle part, pas d'autre ombre que celle du phoque, cambré sur un rocher, en train de se dorer tranquillement au soleil.
Vestiges d'un fort
On ne monte plus jusqu'au feu du phare (visible jusqu'à plus de quatre kilomètres !) pour embrasser d'un regard la baie de Perros-Guirec. Mais le panorama, du sommet de l'île, donne un bon aperçu de l'archipel.
L'intérêt majeur réside dans l'exceptionnelle colonie de fous de Bassan qui recouvre l'île Rouzic, toute proche.
L'île aux Moines où, selon la légende, Saint-Guirec séjourna avant d'évangéliser le Trégor, possède quelques vestiges. Si les moines cordeliers qui l'ont occupée au XIVe -XVe siècle n'ont laissé que leur nom, le fort, édifié sous Louis XV par un disciple de Vauban pour mettre un terme aux trafics de contrebande des pirates, garde de beaux restes.
Plusieurs chantiers se sont succédé ces dernières années pour remettre en état l'ancienne caserne et divers murs de soutènement.
L'exemple d'une coopération réussie entre les charmes de la nature et la main de l'homme.