La cathédrale Saint-Corentin

Soumis par Annick Fleitour le lun, 05/14/2018 - 11:03

À la confluence (kemper en breton) de l’Odet et de ses affluents, la cathédrale Saint-Corentin est l’un des sanctuaires gothiques de Bretagne les plus harmonieux. Flanquée de son palais épiscopal - qui accueille aujourd’hui le musée breton des Arts et Traditions populaires -, elle est située au cœur de l’ancienne cité intra-muros. Face au pouvoir ducal, elle a longtemps incarné la puissance de l’évêque dans la capitale cornouaillaise.

Batie sur la base d’édifices plus anciens, la cathédrale, au curieux chœur dévié, présente une étonnante unité architecturale, malgré les nombreuses vicissitudes d’un chantier qui s’est étalé sur deux siècles et demi (du XIIIe au XVe), voire sur plus de six siècles si l’on inclut la construction des flèches, achevées en 1856 sur les plans de celle de Pont-Croix. Superbement restauré dans les années 1990 et 2000, le sanctuaire offre désormais un intérieur lumineux, comme éclaboussé de lumière avec ses voûtes et ses nervures chaulées de rose et ocrées de jaune, inspirées d’une polychromie originelle retrouvée lors des travaux.

Entre les flèches, la statue équestre du légendaire roi Gradlon veille sur les habitants. Après avoir fui sa ville d’Ys, engloutie à cause des frasques de sa fille Dahut, il fit de Quimper sa nouvelle capitale. À l’intérieur de la cathédrale, Santik Du, surnom de Jean “ le discalceat ” (le déchaussé), un modeste franciscain de l’époque médiévale sanctifié par la ferveur populaire, jouit d’un culte vivace. Il n’est pas rare, aujourd’hui encore, de voir au pied de sa statue des miches de pain, déposées en offrande par les Quimpérois et redistribuées aux plus démunis.  

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