Dans une commune au patrimoine éclectique, le petit port de Doëlan , à Clohars-Carnoët, fait figure de cerise sur le gâteau.
C'est un condensé d'harmonie dont l'image sert plus souvent qu'à son tour à vendre les charmes d'une Bretagne pittoresque et authentique. Doëlan tire son charme de son site naturel. Il s'agit d'une ria, bordée de rives verdoyantes, où de coquettes maisons bretonnes s'étagent sans promiscuité.
Quelques bateaux de pêche et pêche-promenade y mouillent à l'abri du grand large, sous l'œil vigilant de deux fanaux. L'un, vert et blanc, campe à l'entrée de la ria; le second, rouge et blanc, joue l'humilité dans un trou de verdure. Ils datent tous deux des années 1860. À l'origine de leur construction, encore une histoire de commerce. De gros négociants quimperlois œuvrent dès 1845 pour que deux lumières signalent l'entrée difficile de la passe. Il leur faut batailler 14 ans; les phares sont enfin construits.
Un site si souvent croqué
Un peu tard ! L'arrivée du chemin de fer à Quimperlé signe, quasiment au même moment, le déclin du commerce par mer, et donc du petit port. Les phares servent néanmoins de guides aux pêcheurs, peu nombreux mais fidèles au petit port. Leurs misainiers y trouvent un abri sûr au retour de pêche à la sardine.
Aujourd'hui, une petite activité de pêche côtière perdure. Tous les soirs, le débarquement du poisson apporte de l'animation au nouveau quai. De l'ancienne cale, plusieurs circuits de randonnées pédestres ou côtiers permettent aux marcheurs de mieux saisir le particularisme d'un site si souvent croqué par les peintres ou photographié.
Mais il est des plaisirs dont on ne se lasse pas : Döelan est de ceux-là.
