Glénan : L'ile Brunec débarrassée de sa verrue

Glénan : L'ile Brunec débarrassée de sa verrue

L'île Brunec, dans l'archipel des Glénan, surnommée « la prison », abrite une villa qui fait de l'ombre à son cairn néolithique. Désormais propriété du Conservatoire du littoral, l'île va en être débarrassée de cette « verrue paysagère ».

Publié le 16/04/2007
Modifié le 25/05/2018
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Glénan

Les îles des Glénan, universellement connues pour leurs eaux cristallines, effet d'un maërl blanc ivoire qui couvre les fonds, pour son centre devoile et son centre international de plongée, comportent de nombreux autres îlots, moins connus mais non dénués d'intérêt. Ainsi, l'île Brunec, surnommée « la prison » (*) devrait être, cette année, l'objet de tous les regards de la part des plaisanciers, pêcheurs et autres visiteurs de l'archipel. Cet îlot de 1,2 ha, privé jusqu'en 2005, abrite un bâtiment édifié dans les années 60 qui a toujours suscité de nombreuses interrogations. Car, cette villa, un peu étrange, a été construite dans un style gothique « pseudo franc-maçon », diront les puristes. Louis Dutouquet, chargé de mission « îlots » pour le Conservatoire du littoral, emploierait même la formule « d'esthétisme douteux ». Le conservatoire, désormais propriétaire du site, a décidé de démolir cet édifice, qualifié de « verrue paysagère » par l'architecte mandaté pour diagnostiquer les éventuels « points noirs paysagers » sur différentes îles de l'archipel.

Dans une zone protégée

Outre l'aspect purement esthétique, cette décision a été motivée par diverses contraintes. Le site est tout d'abord classé. Il est ensuite situé dans la zone Natura 2000 et dans le périmètre de protection de la réserve naturelle de Saint-Nicolas. Ce périmètre d'environ 15 ha, comprend également les îlots du « Veau » et de la « Tombe ». Il est géré par l'association Bretagne Vivante SEPNB. La responsable de la réserve, Nathalie Delliou, a d'ailleurs été sollicitée dans l'élaboration de ce projet par le conservateur, Frédéric Bioret, et Louis Dutouquet. De nombreuses précautions seront en effet à prendre lors de la démolition, prévue pour la fin de l'année. Car il existe sur Brunec une zone où pousse le narcisse des Glénan, une espèce protégée qui a failli disparaître.

Un tapis végétal

« La prison » abrite également un cairn, ou tumulus, du néolithique, classé monument historique. Celui-ci est toutefois situé hors de la zone des travaux et ne devrait pas être affecté par la démolition. L'idée est de redonner à Brunec son aspect initial et de remplacer la villa par un tapis végétal. Le principe en lui-même semble assez simple. L'île possède une carrière assez volumineuse pour absorber une majeure partie des déblais. Le reste sera évacué ou trié. Les pierres non tachées de béton seront en effet conservées pour la construction d'un muret sur Saint-Nicolas. Après avoir remodelé le profil initial de l'île avec ces déblais, il sera alors temps de transplanter les mottes de végétation prélevées avant travaux. L'opération, avec toutes les contraintes inhérentes au projet, sera certainement délicate.

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