Une vallée du Léguer refait surface

Une vallée du Léguer refait surface

En 1996, la démolition du barrage hydro-électrique de Kernansquillec, sur le Léguer (22), constituait une première en France sur une rivière à saumons. Les années ont passé. Le paysage englouti pendant sept décennies a refait surface. Réhabilité, enrichi de parcours de randonnées, le site s'apprête à dévoiler, sur 12 hectares répartis sur deux kilomètres de cours d'eau, ses charmes secrets au public.

Publié le 23/04/2009
Modifié le 01/06/2018
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Vallée du Léguer
Léguer
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Une opération exemplaire

Reste que depuis l'arrêt de l'usine, en 1965, le barrage s'était dégradé. Devenu propriétaire en 1994, l'Etat craint la menace des crues pour les habitants et décrète la destruction du colossal équipement, haut de 15 mètres et large de 75 mètres. Seule consigne, moyennant un budget de 6 MF : en faire une opération pilote exemplaire qui concilie écologie et économie. Le niveau du plan d'eau est abaissé pendant quatre mois, à raison de trois centimètres par jour. « Il ne fallait pas brusquer les choses, l'environnement étant particulièrement sensible : la retenue était envasée à 50%; or, à un kilomètre du barrage, se trouvaient la plus grosse pisciculture du département ainsi qu'une prise d'eau potable alimentant huit communes », rappelle Marc Bonenfant, représentant de la DDAF, maître d'oeuvre du chantier.

Un traumatisme mué en chance

Première étape réussie. Après la vidange au compte-gouttes, le barrage est démonté morceau par morceau. Seuls subsistent, témoins du passé, deux voûtes et l'ancien canal de décharge. Pour que le lit se stabilise à l'endroit des anciennes fondations, on aménage plusieurs seuils équipés d'une passe mixte poissons-canoës.

Un projet cohérent de réhabilitation de l'espace libéré par l'ancienne retenue

Implantation de prairies sur les parcelles anciennement immergées, exploitation par deux agriculteurs biologiques, aménagement de sentiers de randonnée pédestre, animations pédagogiques pour comprendre l'histoire du site...

L'aménagement du site de l'ancienne papeterie complétera le tableau : « Nous avons transformé le traumatisme de la démolition en chance de développement », estime Jean David, maire de Belle-Isle-en-Terre et président de l'Association de protection et de mise en valeur du Léguer.

L'ancien site industriel appartient désormais à deux communautés de communes (Belle-Isle-en-Terre et Beg ar Ch'ra). Celles-ci ont décidé de lui redonner vie. Un projet de réhabilitation vient d'être engagé. Il prolonge l'opération de démolition-renaturation du site de l'ancien barrage hydro-électrique de Kernansquillec achevée en 2002. L'objectif reste le même : rendre progressivement cette partie de la vallée du Léguer à l'état naturel, tout en préservant les traces les plus significatives du patrimoine industriel local. Au-delà d'une simple dépollution et d'un paysagement, cette réhabilitation comporte un volet culturel. Quatre artistes ou troupes ont élu résidence sur place. Leur travail de création va suivre les étapes du chantier. Et l'animer, en impliquant la population locale. Notamment à l'occasion de la fête du Léguer. La prochaine édition est programmée en juin.L'occasion de se réapproprier la mémoire d'un lieu, et la faire partager aux générations futures. Grâce à la conservation de certains ouvrages et équipements remarquables, les anciennes papeteries ont vocation à devenir un musée. Un aménagement paysager du site doit lui conférer une vocation touristique, culturelle et artistique.L'aboutissement d'une démarche plus large, visant à redonner à la Vallée du Léguer toutes ses qualités environnementales et paysagères. Le ferment d'activités nouvelles respectueuses de son identité culturelle et de sa nature. Un projet de développement durable porteur d'avenir pour toute une région.

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