Molène. Un jour une île : le temps de vivre à Molène

Petit florilège de tout ce que l'on peut faire sur l'île. D'abord, ne rien y faire, justement. Profiter de l'ambiance, des couleurs et du calme des ruelles sans voiture. Poser ses bagages en même temps que son impatience, sa fatigue et le rythme du continent. Aller à Molène en plein été, c'est aussi faire voler en éclat une première idée reçue. «N'allez surtout pas sur les îles en été. Ça grouille de touristes, on se marche sur les pieds!». C'est vrai que le bateau est bien rempli, quasiment à sa capacité maximum, en juillet, et«à bloc» en août. Mais une fois sur les quais, la quiétude de l'île et son air iodé reprennent immédiatement le dessus.

Les 97 passagers à débarquer du bateau de la Penn-ar-Bed, en ce 14 Juillet, se volatilisent rapidement, à travers les ruelles et le long du sentier côtier qui fait le tour de l'île. Vingt minutes après l'arrivée du bateau qui file déjà vers Ouessant et le Fromveur, on goûte au calme d'une île paisible et inondée de soleil (si si!).

Petite pause au café de la Plage. Le patron, Erwan Masson (toujours président du Fan-club de Johnny le plus à l'Ouest de la France), est toujours aussi accueillant. Il goûte au calme retrouvé après la visite des Seigneurs, les acteurs et toute l'équipe (70 personnes) du prochain film de Josée Dayan. Il raconte comment José Garcia s'est amusé et a amusé son monde, confirme que Jean-Pierre Marielle et surtout son épouse sont tombés sous le charme de l'île et qu'ils achèteraient bien à Molène.

Phoques et dauphins dans leur jardin

Devant la petite cale à l'ancienne, les bateaux au mouillage se dandinent sur une eau cristalline. Un doigt dans l'eau: 15 º, pas plus. Plus trop envie de piquer une tête. Mais ce ne sont pas les activités qui manquent au beau milieu d'un archipel qui regorge de saveurs.

Un petit tour par les ruelles et jusqu'à l'église où trône le calice remis par l'église anglaise après le naufrage du Drummond-Castle en juin 1896. Le sentier côtier fait prendre toute la mesure de l'archipel qui s'étend à marée basse. Au loin, le gros pneumatique de Frédéric Le Bousse avance doucement entre les rochers. À bord, une dizaine de personnes venues approcher phoques et dauphins dans leur élément.Le pêcheur pro de l'île connaît le moindre passage comme sa poche.

D'autres optent pour le kayak, avec Breizh kayak évasion. En double ou en simple, seuls ou accompagnés d'un guide. Il faut environ trois heures pour profiter des randonnées, commentées par Quentin Cuillandre. On peut même s'essayer à une nage avec palmes et masque (snorkeling), dans une eau à la clarté incroyable et les plus beaux champs d'algues d'Europe. Les moins sportifs choisissent la petite plage du port, et, pour être encore plus tranquille, le cordon de sable et de galets après la cale de mise à l'eau.

De 130 à 700 habitants

Sur l'île, peu de maisons semblent habitées. On nous assure pourtant que la population de l'île frôle, durant l'été, les 700 personnes, contre 130 habitants au plus bas de l'hiver. L'île n'a cessé de se vider, au fur et à mesure. Mais elle a gardé son âme et son étonnant gabarit, diablement extensible par le jeu des marées, complètement à taille humaine pour celui qui veut ressentir et pénétrer la dimension insulaire.