La pointe Saint-Mathieu

Soumis par Annick Fleitour le lun, 05/14/2018 - 11:08

Les promontoires bretons procurent une double sensation de fin du monde et de tremplin vers l’ailleurs. Au sud du Conquet, la pointe Saint-Mathieu est à la fois une "limite extrême" et le point zéro d’un chemin de jacquets, balisé de sa coquille jaune sur fond bleu qui, pas à pas, mène jusqu’à Compostelle en Galice.

Escarpée, découpée, tourmentée, la côte rocheuse - des falaises abruptes de plus de vingt mètres de hauteur - offre un belvédère unique sur la mer d’Iroise. Vers le nord-ouest se profilent le chapelet de l’archipel de Molène et la haute silhouette d’Ouessant. Au sud se détachent les énormes rochers des Tas de Pois en presqu’île de Crozon et la côte nord du Cap-Sizun, terminée par les échines du Van et du Raz. Les jours de tempête, la mer déchaînée explose en gerbes puissantes et ressemble à un vaste baquet d’œufs battus en neige par le fouet endiablé de la nature.

Malgré les atteintes du temps, les ruines abbatiales ont conservé une indéniable majesté. Du monastère, fondé selon la légende par Tanguy en expiation du meurtre de sa sœur, puis animé par des moines bénédictins, ont survécu les murs, colonnes et arcades gothiques de l’église. Les vestiges sont d’autant plus touchants qu’ils semblent veillés par deux sentinelles maritimes qui les serrent de près : le phare (1835) et le sémaphore (1906). Et qu’ils voisinent avec la haute stèle du Mémorial National aux marins morts pour la France qui rappelle que chez les gens de mer, l’héroïsme n’a jamais été un vain mot. 

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