C’est peu dire que, jadis, les Bretons redoutaient la menace venue de la mer. En témoignent les dix forteresses bâties le long des rives du Trieux pour empêcher la progression du “Saxon ”, l’ennemi séculaire venu d’outre-Manche. Entre Pontrieux et Lézardrieux, il n’en subsiste qu’une seule, remarquablement conservée : La Roche-Jagu, juchée sur un éperon rocheux à pic qui surplombe un méandre de la ria boisée.
C’est par le fleuve, en assaillant pacifique, qu’on mesure au mieux l’harmonieuse puissance du bastion. Datée de 1405, l’actuelle maison-forte offre deux visages contrastés. Côté estuaire, elle affiche une façade sévère, agrémentée toutefois de dix-neuf élégantes cheminées, tandis que côté jardin, elle arbore le visage plus avenant d’une demeure résidentielle. Après la terrible tempête d’octobre 1987, les gestionnaires de ce qui est désormais un domaine départemental ont profité de la mise au jour inattendue de vestiges maçonnés pour repenser entièrement le site. Labellisé “ Jardin remarquable ”, La Roche-Jagu offre aujourd’hui terrasses, fontaines, roseraies, pergolas, palmeraie et vergers à l’ancienne... Au cœur d’un domaine de soixante-quatre hectares, le château de La Roche-Jagu offre à ses visiteurs des expositions temporaires toujours pertinentes et des animations diversifiées pour tous publics.
