José Maria de Heredia

José Maria de Heredia

Inspiré par les lumières de Bretagne, le poète consacre plusieurs oeuvres à la péninsule.

Publié le 12/07/2005
Modifié le 24/05/2018
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José Maria de Heredia

1893. Heredia nourrit les paradoxes. C'est en alexandrins et en précieux sonnets que ce Cubain de naissance, hispanisant par son père, choisit de s'exprimer dans la langue de Molière. Un français flamboyant à la métrique parnassienne impeccable.

Beau ténébreux...

« Les Trophées » (1893) sont, à l'image de José Maria, descendant de Conquistador, flambeur des cercles de jeux et bel esprit jouant de l'exotisme dans les salons parisiens : très peu naturels.

De son premier voyage -a terre natale-, José Maria rapporte des souvenirs colorés façon cartes postales. Des visions en technicolor qu'il applique également à la Bretagne, la terre de son ami le peintre Emmanuel Lansyer.

Promontoire tendu vers l'Amérique de sa nostalgie, la Bretagne (l'île de Batz) revit sous sa plume parée de teintes satinées semblables aux soies des baldaquins : les genêts y sont d'or, les bruyères roses, le sel vert et le granit noir.

Des bergers chevelus...

Tout est explosion de couleurs opposées, tout tend vers une flambloyance d'un autre âge : « La terre des vieux clans, des nains et des démons, Ami, te garde encor, sur le granit des monts, l'homme immobile auprès de l'immuable chose » (« Bretagne »). Lorsque Heredia côtoie les guerriers celtes, les sonnets surfent sur les clichés d'une Bretagne antique, peuplée de bergers chevelus.

A moitié Cubain, faux Américain mais vrai ami des Bretons ? Heredia apprécie à la vue de ces pâtres attardés le reflet d'une différence qui est aussi la sienne.

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