Le phare du Créach : sentinelle avancée du «Far-west»

Le phare du Créach : sentinelle avancée du «Far-west»

Situé à la pointe ouest de l'île, le phare du Créach pointe ses feux à plus de 70 mètres au-dessus des hautes mers depuis 1863. Son histoire est indissociable de la maîtrise des océans par les hommes. Il accueille donc depuis 1988 le Musée des Phares et Balises, témoignage d'une grande épopée maritime.

Publié le 21/01/2011
Modifié le 23/10/2020
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Le phare du Créach

Consacré à l'histoire de l'éclairage et du balisage des côtes, le musée est un équipement du Parc Régional d'Armorique. Il rassemble une grande collection d'instruments, de maquettes et de films dans l'ancienne salle des machines du phare. Une histoire qui débute trois siècles avant notre ère, sur l'île de Pharos, face à la mythique Alexandrie.

Le contrôle des mers...

Depuis l'Antiquité jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, l'éclairage des phares était des plus rudimentaires, à base de charbon, de bois et d'huile. Entre 1683 et 1700, Vauban fait construire six phares, dont celui de la pointe Saint-Mathieu et celui du Stiff à l'est d'Ouessant. Ces tours de guet entrent dans sa politique de fortifications des côtes et mettent un terme au « droit de bris », coutume bretonne datant du XIVe siècle : «Le Pays de Bretagne est en si grand danger qu'à peine par deux ans peut nef mareyer sans venir en danger», déclare une ordonnance de Colbert en 1681, édictant la réglementation pour les navires échoués.

Le 7 mars 1806, Napoléon crée le Service des Phares et Balises et lui confie la surveillance des travaux. Et en 1863, sur décret impérial, l'un des phares les plus puissants au monde prend pied sur la pointe du Créach, avec pour mission de donner les moyens aux navires de dompter la furie océane. Très moderne pour l'époque, la sentinelle la plus avancée de l'Ouest doit ainsi permettre de reconnaître sans confusion possible les deux pointes par lesquelles les bateaux doublent l'île. Mais dans sa lutte permanente avec les flots déchaînés, il sera le malheureux témoin de naufrages, dont celui du «Drummond Castle», en 1896.

...passe par la lumière

Sa technologie n'aura de cesse de s'améliorer, notamment grâce aux recherches antérieures d'Augustin-Jean Fresnel (1788-1827), cousin de Prosper Mérimée, esprit mathématique doué qui a intégré Polytechnique à 16 ans, avant les Ponts-et-Chaussées. En 1819, à la Commission des Phares, il s'inscrit dans l'histoire de la physique en découvrant la théorie ondulatoire de la lumière : sa lentille focalise les rayons d'une source lumineuse en un seul plan, évitant qu'elle ne se diffuse n'importe où dans l'espace.

Cette révolution scientifique touche définitivement le phare du Créac'h en 1930. Sa puissance d'éclairage ne fait ensuite qu'augmenter, à l'image du trafic maritime. Son éclat, d'une portée de 60 kilomètres, serait visible par temps clair jusqu'au Cap Lizard, au sud-ouest de l'Angleterre !

En 1971, équipé de lampes au xénon et d'une corne de brume, le Créac'h adopte sa forme actuelle.

Tous les ans, cet immuable gardien veille sur 50.000 bateaux en moyenne !

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