Phares de Bretagne : Et que la lumière soit...

Soumis par Bretagne.com le mar, 05/05/2009 - 15:14

Afin de courir librement les mers à sa guise, l'homme a voulu apprivoiser ses dangers, dompter ses pièges, baliser les passes. Dans des conditions souvent extrêmes, il a bâti phares, tours, tourelles, sur terre, sur mer, entre terre et mer, parfois sur un bout de roche. 

La Bretagne est fière de ses phares de mer et de terre, fils d'une longue histoire, faite de courage et de persévérance.

  • Le Stiff

Le tout premier phare breton est celui du Stiff, à Ouessant, construit en 1695 par Vauban. Le phare était alors allumé avec du charbon de bois durant les nuits des six mois d'hiver. Le phare du Cap Fréhel fut construit à la même époque, puis vient celui de Saint-Mathieu, en 1740. Au cours du XIXe siècle et début du XXe siècle, des phares plus isolés et plus difficiles à construire virent le jour : Heaux de Bréhat (1840), Ile Vierge (1845),Triagoz (1864), Le Four (1874), Ar Men (1881), La Vieille (1887), La Jument (1904), Kéréon (1916).

Après la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux phares furent également édifiés : Les Roches Douvres (1953), Ploumanach, Fréhel...

  • Du feu de bois à l'électricité

Le mode d'éclairage des phares a varié selon l'époque. A l'Antiquité, les phares étaient des tours à feux, au sommet desquels brûlaient à l'air libre des feux de bois ou de charbon de terre. Plus tard, ces foyers furent remplacés par des lampes à l'huile placées au centre d'un réflecteur sphérique.

Une révolution de l'éclairage maritime apparaît à la fin du XVIIIe siècle.Tout d'abord, les réflecteurs sphériques sont remplacés par des réflecteurs paraboliques qui assurent le parallélisme des rayons lumineux réfléchis. En même temps est mise au point la lampe Argand, du nom de son inventeur. On brûle l'huile sur une mèche circulaire (favorisant un courant d'air intérieur) et une cheminée en verre améliore la combustion en évitant le dépôt de suie sur les réflecteurs. Le système est testé en 1790 au phare de Cordouan.

  • Les lentilles de Fresnel

Puis intervient Augustin Fresnel. Il eut l'idée, en 1819, de substituer de grandes lentilles en verre aux réflecteurs métalliques qui entraînaient une perte de lumière importante. Il mit au point sa lentille à échelons. Celle-ci comprend une lentille convexe entourée d'une série de couronnes concentriques de section triangulaire. Le montage des couronnes est réalisée de façon à ce que les rayons réfléchis soient parallèles à l'axe de la lentille centrale.

L'ensemble du nouveau système donne une puissance lumineuse trois fois supérieure à celle obtenue avec les réflecteurs paraboliques. Le phare de Cordouan fut le premier à être équipé de ce dispositif en 1823. L'invention de Fresnel est toujours employée aujourd'hui, à part quelques perfectionnements de détail .Une autre amélioration revenant à Fresnel est la rotation de l'appareil lenticulaire. Il remplaça les galets par une cuve remplie de mercure dans laquelle flotte l'appareil. Mise en service dès 1880.

  • La fin de la veille...

Aujourd'hui, l'automatisation des phares est en phase de généralisation. Le premier phare automatisé fut celui de Nividic, à Ouessant, en 1936 . Il était alimenté en électricité par des câbles supportés par deux tours construites entre le phare et Ouessant, soit 800 mètres. A partir de 1970, l'automatisation prit un nouveau départ. Elle s'est achevée avec les phares d'Armen en 1990, la Jument en 1991, les Pierres Noires en 1992, le Four en 1993, la Vieille en 1995, Kéréon en 2004.

L'automatisation entraîne évidemment l'abandon de la veille par l'homme. Elle signe un peu la fin des phares...

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